Episode 5. « Derrière la vitrine ». La Rencontre !

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Ça y est, c’est enfin arrivé, le coup de foudre. Sincèrement je ne m’y attendais plus. Trois jours à voir passer devant moi une foule d’inconnus ne s’abaissant même pas à me regarder, je me voyais mourir puceau broyé par LEPILON.

Et puis non. Elle s’est approchée lentement. J’ai tout de suite vu que c’était quelqu’un à part, quelqu’un de rare. Elle attrapait pleins de livres, les retournait amoureusement et après lecture les reposait gentiment, comme si elle s’excusait. J’ai alors compris que je n’avais pas devant moi une consommatrice, mais ce qui nous fait vibrer nous les livre, la figure légendaire : la lectrice.

Elle a regardé le singe sur la couverture, a plissé son joli nez. J’ai eu peur. L’autre abruti allait-il lui faire peur ? Et puis non, elle m’a pris entre ses mignons petits doigts et a lu ma « 4, 2, Cool », celle que mon Binsztok d’éditeur avait rédigée. Et là, ça a été le grand pied. Je me suis senti voler. Après, ça a été un peu plus violent avec mise dans un sac et voyage vers une destination inconnue. Je me suis fait un film. Franchement, ça ressemblait à un enlèvement. J’aurais préféré rester dehors et jeter un coup d’œil sur la ville, en vrai. Mallock a beau me la décrire dans certaines  pages du « Massacre », ça vaut pas la réalité. Mais voilà, j’ai fait la ballade au fond d’un sac. Enfin ! C’est mieux que rien. Finie la Fnaque et sa musique d’ascenseur, me voilà libre pensais-je. Mais voilà ma grande aventure n’était pas terminée. Dès le lendemain, sans avoir pris la peine de me sortir de mon plastique, elle m’a fourré, tout de go, dans une valise. Petite compensation, je me suis retrouvé entre un pantacourt en lycra noir, une jupe Alaïa et une superbe nuisette, soie naturelle et dentelle de Calais. Des flagrances subtiles de muguet et de numéro 5 côtoyaient l’entêtante odeur de bergamote des produits solaires… Je sais, c’est bien décrit, mais c’est l’un des avantages d’être un livre, on a de la culture et du vocabulaire (Sauf les Bêtes Marines).

Le lendemain matin, le train s’est ébranlé lentement et la lumière m’a aveuglé. C’était-elle, l’être aimé. Elle me ressortait de ma cage pour profiter de moi pendant le voyage. Émotion suprême, après avoir été écrit, lu et relu par le même gros couillon de Mallock, subi ses ratures et ses repentirs, j’allais enfin être caressé par de nouveaux yeux. Et quels yeux !

Suite de DERRIÈRE LA VITRINE ici même…